Une déclaration pour la paix adoptée après le passage de la Marche Mondiale à Sarajevo

Les participants à la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence ainsi que leurs partenaires locaux - association " Education Builds BiH " ; Union Sportive du Canton de Sarajevo ; association civile " Pourquoi Pas " ; Fondation OneWorld, Plate-forme pour l'Europe du Sud-Est ; Centre de Jeunesse Skenderija ; et le Théâtre Alt - accompagnés par d'autres organisations pacifiques et civiles, se sont tous rassemblés au cours d'une réunion organisée le 4 novembre à Sarajevo pour adopter une Déclaration sur la paix et la non-violence dans la région des Balkans. "La paix est avant tout un état d'esprit qui contribue à l'établissement d'une société saine au centre de laquelle se tient l'individu heureux et satisfait. Une telle paix est inatteignable aussi longtemps que nous divisons le monde entre les pauvres et les riches, ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien, ceux qui décident du sort de millions de personnes et ceux qui n'ont même pas le droit de vote. Aussi longtemps que certaines populations seront humiliées et privées de leur droit électoral et que d'autres penseront qu'il est légitime d'utiliser la force pour réaliser ses volontés, alors une vraie paix globale et durable ne sera pas possible. La guerre ne commence pas sur le champ de bataille et ne se termine pas par des accords de paix. Son début et sa fin se trouvent dans les consciences des hommes."

Ci-dessous se trouve le texte complet de la Déclaration :

Communiqué sur la paix concernant la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence à Sarajevo

Plus d'une décennie a passé depuis la fin des conflits armés en ex-Yougoslavie, cependant la violence au sein de la société, à la suite des violences en temps de guerre, reste omniprésente. L'espace public est toujours dominé par le langage politique de l'intolérance et de l'exclusion, incitant les gens à la crainte et créant une psychologie d'insécurité.

D'un point de vue extérieur, à première vue, les Balkans semblent être une région en paix aujourd'hui. Cette hypothèse serait acceptable seulement si nous choisissions d'accepter la définition de la paix en tant que simple absence de guerre. Néanmoins, cette définition ne suffit pas, et cela, tous ceux qui ont eu l'occasion de vivre la turbulence d'après-guerre, ou la "société de transition", en ont bien conscience.

Transition vers quoi ? De quel type de paix parlons-nous si une personne ne peut pas aller regarder un match de sport sans avoir à l'esprit que certaines personnes ont perdu la vie au cours de combats entre des groupes de supporters, sans même prendre en compte les blessures et les dommages matériels ?

De quel type de paix parlons-nous, si les personnes de la communauté LGBT ne sont pas autorisées à exprimer librement leurs préférences par crainte d'être violentées ?

Les soldats victimes de troubles de stress post-traumatique et leurs familles vivent-ils en paix aujourd'hui ? Est-ce la paix que ressent le travailleur qui vient de perdre son travail à cause d'une privatisation ?

Non. Tout cela, ce n'est pas la paix, mais une pause entre deux guerres, ce que l'on appelle armistice dans la terminologie militaire. C'est un compromis établi par un équilibre militaire ou imposé de l'extérieur, qui ne durera que jusqu'à ce que l'énergie pour une nouvelle " guerre juste " soit restaurée, que ce soit une guerre de libération nationale, une guerre des classes, une guerre civile, etc.

La paix est avant tout un état d'esprit qui contribue à l'établissement d'une société saine au centre de laquelle se tient l'individu heureux et satisfait.

Une telle paix est inatteignable aussi longtemps que nous divisons le monde entre les pauvres et les riches, ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien, ceux qui décident du sort de millions de personnes et ceux qui n'ont même pas le droit de vote.

Aussi longtemps que certaines populations seront humiliées et privées de leur droit électoral et que d'autres penseront qu'il est légitime d'utiliser la force pour réaliser ses volontés, alors une vraie paix globale et durable ne sera pas possible.

La guerre ne commence pas sur le champ de bataille et ne se termine pas par des accords de paix. Son début et sa fin se trouvent dans les consciences des hommes.